Circuit Rajasthan: récit et photos (1)

Je présente ici sous forme de récit et photos à l'appui, les temps forts de nos deux voyages au Rajasthan qui se sont déroulés en novembre et décembre 2012. L'itinéraire qui était le même pour les deux voyages, correspond à un circuit qui est un "grand classique" puisque les étapes sont parmi les plus touristiques eu égard aux merveilles qu'elles recèlent, à savoir : palais, musées, temples, havelis, ...

Cela dit, conformément à ma conception du voyage, j'essaie d'apporter un plus au travers d'une approche à caractère ethnologique qui permet une découverte plus en profondeur, pour mieux découvrir notamment les modes de vie, l'organisation de la société, dont les castes, la diversité des religions, des croyances, des pratiques. Je tente aussi de faire participer autant que faire se peut les membres de mes groupes. Par exemple je les incite à poser des questions pour recueillir des informations de première main. Je sers alors d'interprète. J'enseigne quelques mots et des expressions en hindi qui sont toujours accueillis avec plaisir. J'incite à entrer en contact, à établir des relations. Lorsque des opportunités se présentent, nous pouvons participer à des célébrations festives. Les grandes fêtes qui ponctuent les calendriers hindou et musulman sont nombreuses. Il y a aussi les cérémonies de mariage qui constituent des moments privilégiés pour des rapprochements et pour partager la liesse des familles.

L'itinéraire : nous sommes partis de Delhi, la capitale, pour nous diriger vers Mandawa, notre première étape dans le Rajasthan, puis Bikaner, Jaisalmer, Jodhpur, Pushkar, Jaipur et nous sommes revenus à Delhi en passant par Agra (qui se trouve dans l'Uttar Pradesh et non pas dans le Rajasthan) pour admirer bien sûr le Taj Mahal. Nous avons parcouru environ 2 000 kms. Ce qui nous a permis de découvrir une grande partie du Rajasthan. Mais il reste beaucoup à découvrir encore...

Delhi est une ville immense et nous pourrions y rester plusieurs semaines sans nous ennuyer, bien au contraitre. Pour notre part; cette fois-ci nous avons choisi de nous rendre au Fort Rouge (Lal Qila) érigé par les Grands Moghols et qui est le monument emblématique de la capitale. Le premier ministre indien s'adresse à la foule chaque année lors de l'anniversaire de l'indépendance de l'Inde depuis les remparts de ce fort. En novembre nous n'avions pas eu la patience d'attendre pour entrer dans le monument, la vue de la file d'attente nous avait découragé. Par contre, nous avons pu entrer au mois de décembre.

On peut admirer à l'intérieur des remparts notamment le hall pour les audiences publiques, le Diwan-i-Aam, le hall pour les audiences privées, le Diwan-i-Khas et les appartements privés de l'empereur et par ailleurs les appartements des femmes. On retrouve ces mêmes bâtiments ainsi que leurs destinations spécifiques dans toutes les forteresses moghols (par exemple le Fort Rouge d'Agra) et aussi les forteresses rajpoutes (par exemple la forteresse d'Amber).

Tous ces bâtiments sont dans un état de détérioration plus ou moins avancé, le fort ayant été investi et pillé à plusieurs reprises. Des  travaux de restauration sont en cours.

Mandawa : cette petite ville se trouve dans la région du Shekawati, laquelle compte de nombreuses petites villes ou bourgades qui ont pour particularité d'abriter des grandes demeures ou havelis qui sont décorées de peintures murales. Ces havelis ont été construites pour la plupart au cours de la deuxième moitié du XIX ème siècle et au début du XX ème siècle. Elles appartenaient aux riches marchands, désignés souvent par le terme de Marwarî,  qui étaient devenus prospères grâce au commerce caravanier et qui, une fois l'époque des caravanes révolue, ont su s'adapter à la nouvelle donne économique, en s'expatriant vers les nouveaux grands centres économiques, dont les villes de Bombay et Calcutta. Ainsi, ce serait un marchand de Mandawa, Nathuram Saraf, qui aurait été le premier de sa communauté à s'installer à Calcutta en 1830. Les peintures murales s'inspirent d'une part de la mythologie et d'autre part du monde moderne en train de naître. Ainsi on peut voir représentés sur les murs : trains à vapeur, automobiles, bicyclettes, téléphones. Ces grandes demeures ne sont pas vendues en général. Elles restent la propriété des familles qui habitent les grandes villes à présent. Il semblerait qu'elles restent un lien avec la région d'origine. C'est un point à creuser. Mais il est à regretter que beaucoup d'entre elles se dégradent, voire tombent en ruines. Très peu d'entre elles sont entretenues ou restaurées, sauf celles qui ont trouvé une autre destination, par exemple certaines d'entre elles ont  été aménagées en hôtel.

Le propriétaire avait visiblement une prédilection pour le dieu Krishna, le dieu qui faisait chavirer le coeur des bergères (les Gopis).