Bikaner : notre deuxième étape est la capitale de l'ancien royaume de Bikaner, fondé par le rao Bikâ en 1486. Le rao Bikâ était un rajpoute qui appartenait au clan des Rathor. Il était le fils cadet du rao Jodha, le fondateur de la ville de Jodhpur (littéralement : la "ville de Jodha"), ancienne capitale du royaume du Marwar. La forteresse nommé Junagarh ("vieux fort") s'élève au centre de la ville. Il a comme particularité de se trouver au niveau du sol et non sur une hauteur comme c'est le cas de la plupart des autres ouvrages fortifiés du Rajasthan.
Junagarh
A l'entrée du fort on peut voir les empreintes des mains des épouses de sang royal qui se sont immolées par le feu pour suivre leurs époux dans la mort. Cette pratique désignée par le terme de sati, a été interdite par les Britanniques en 1829. Le dernier sacrifice de ce type recensé au Rajasthan a eu lieu au cours de l'année 1987.
Les empreintes des mains des satis
Le Junagarh est l'une des forteresse la mieux préservée. Elle n'est jamais tombée aux mains des ennemis. De plus, des travaux de restauration sont en cours. Elle abrite plusieurs palais, aux murs et plafonds richement décorées, répartis autour de plusieurs cours intérieures.
Au coeur de la forteresse : la 3ème cour intérieure.
L'Anup Mahal ou "salle du Couronnement".
Le plafond du Badal Vilas ou "Palais des Nuages" qui est censé imité un ciel nuageux.
Vishnu et Lakshmi dans le Badal Vilas.
Balancelle dédiée au dieu Krishna.
Chambres à coucher d'été et d'hiver (à l'intérieur) du maharadjah Gaj Singh (1745-1787).
Nous avons visité les deux temples qui se situent à Deshnoke, à une trentaine de kilomètres de Bikaner, dédiés à Karnî Mata, une femme ascète ou sadhvî de la caste des Charân. Karnî Mata est considérée comme une réincarnation de la déesse Durgâ. Elle aurait joué un rôle lors de la fondation du royaume de Bikaner et elle a été érigée au rang de déesse tutélaire de la famille royale.
Ces deux temples ont pour particularité d'abriter des rats qui sont considérés comme les réincarnations de membres de la caste des Charân. Le mythe dit que Karnî Mata aurait obtenu du dieu de la mort Yama que sa descendance se réincarne en rats avant de connaître une nouvelle vie terrestre en tant qu'êtres humains. C'est pourquoi on n'emploie pas le terme de rat pour désigner les petits rongeurs qui pullulent dans ces temples, mais le teme de khabâ qui signifie enfant dans le dialecte local.
Les khabâs reçoivent tous les jours de la nourriture en quantité abondante sous forme de lait et de sucreries qui sont considérés comme des offrandes.
Le temple de Nehri ji dédié à Karnî Mâtâ. Ce premier temple dédié à Karnî Mâtâ a été construit à l'emplacement où se trouvait la grotte dans laquelle la sainte avait élu domicile.
L'ami brahmane qui nous accompagne s'incline sur le seuil du temple pour rendre hommage à la déesse.
L'autel de la déesse dans le temple de Nehri ji.
Un Khabâ se régale des offrandes déposées au pied de l'autel.
Le lieu de culte au sous-sol aménagé à l'endroit où se trouvait la grotte de la sainte.
Le deuxième temple dédié à Karnî Mâtâ, plus central et plus fréquenté.
Détail de la porte du temple représentant Karnî Mâtâ (à gauche) accompagnée de ses sept soeurs.
Les "Khabâ" qui sont vénérés en ce lieu.
Les dévôts se pressent devant l'autel de la déesse.
La cuisine du temple où sont confectionnés les offrandes et les mets pour les festins.
Lait et sucreries sont offerts en abondance aux "Khabâ" qui sont considérés comme des enfants comme leur nom l'indique.