Expédition dans la vallée de la Spiti.

Nous avons eu le bonheur de découvrir la vallée de la Spiti la toute première fois au mois d'août 2012. Depuis nous y retournons tous les ans. Ci-dessous le récit de notre aventure et des photos.

Nous étions dix en tout : Monique, Lucette, Jocelyne, Ingrid, Emmanuelle, Christine, Michel, Hadrien, Bryce et moi. Tous n'étaient pas des férus de treks, loin de là, mais nous avons tout de même partagé des petites randonnées tous ensemble. Sinon, concernant des treks un peu plus difficiles, comme prévu le groupe s'est scindé en deux à plusieurs reprises et nous nous retrouvions en fin d'après-midi aux camps pour échanger sur les exploits et découvertes de la journée.

L'équipe qui nous encadrait et s'occupait de la logistique était composée de deux guides: Suresh et Dharma, le chauffeur : Bablou, le cuisinier : Karma, deux aides cuisiniers : Sitârâm et Bichu et un petit apprenti qui se faisait appeler John. Je connaissais déjà la plupart d'entre eux et j'avais tenu à ce qu'ils soient de notre voyage.

Nous avons suivi l'itinéraire suivant : nous avons effectué une boucle, de Manali à Tabo et retour à Manali, ce qui représente un parcours d'environ 750 kms. Voir la carte.

Nous sommes partis de Manali pour nous diriger vers une première passe ou col qui se situe à une hauteur de 3978 m, le col de Rohtang. Puis nous avons franchi une deuxième col, le col de Kunzum qui culmine à 4 551 m et  qui donne accès à la vallée de la SPITI. Nous avons campé une première fois entre les deux cols, à Dadarpul (camp 1), Une fois dans la vallée nous avons marqué en tout cinq étapes: Rangrik (camp 2) où nous avons passé deux nuits, Damul (camp 3), Tabo (chambre d'hôtes), Sagnam (chambre d'hôtes),  et deux étapes supplémentaires au sortir de la vallée sur le chemin retour: Taksha (camp 4) et Chandrataal (camp 5).

Notre véhicule était un minibus particulièrement robuste vu le relief très escarpé et l'état des routes. La plupart des routes ressemblent plutôt à des sentiers caillouteux.  Quelques tronçons seulement sont bitumés. En plus de cela, il est fréquent que des cascades dévalent les pentes et recouvrent la chaussée qui sapparente alors plutôt au lit d'une rivière. Notre chauffeur s'est révélé exceptionnel. Plus d'une fois il a pu sortir de situations difficiles avec brio.

Nous avons tous plus ou moins ressenti de temps en temps les désagréments de la très haute altitude, notamment en franchissant les cols. Mais rien de grave, c'est à dire aucun symptôme sérieux relevant de ce que l'on désigne par les termes de "mal aigu des montagnes" ou "MAM" . Il est vrai que nous avons fait un travail d'acclimatation, d'abord en montant depuis Delhi jusqu'à Manali en car. Manali,se situe à 2 050 m. Nous sommes restés une journée à Manali et avons passé une deuxième journée à proximité, à Solang,  où nous avons marché un peu en parcourant quelques kms à flanc de montagne. Après une ascension tout en douceur et cette mise en jambes, nous nous sommes lancés à l'assaut du col de Rohtang, puis celui de Kunzum.

Une partie du groupe était tout de même un peu éprouvé au passage du col de Rohtang, notamment à cause de l'altitude. Le sommet se situe à près de 4 000 m. Premiers maux de tête. La route est boueuse sur une partie du parcours et le temps est maussade. Il pleut et il y a de la brume. Une pause repas a permis de se réchauffer, de se revigorer et de repartir dans la bonne humeur.

L'été est pourtant la période idéale pour passer ce col. L'hiver le passage est impossible. Mais chaque année d'aucuns tentent de franchir la passe et les accidents mortels sont nombreux.

Une fois le premier col franchi nous circulons le long de la rivière Chandra. En fin d'après-midi nous faisons une première étape pour passer la nuit. Le tout premier campement est établi au lieu-dit : Dadarpoul.

Nous nous dirigeons à présent vers le col de Kunzum qui es la porte d'entrée de la vallée de la SPITI. Nous sommes entourés de sommets qui culminent à 6 000 m et nous pouvons admirer les chaînes de la Chandra et de la Bhaga, plus communément désignées par les termes de "chaînes CB".

On peut voir très distinctement sur cette photo comment l'eau des glaciers alimente la rivière qui coule au fond de la vallée. L'eau de pluie est très rare dans cette région aride.

Le col de Kunzum marque la séparation entre deux conceptions du monde: hindouisme et bouddhisme. D'un côté de la passe la population est majoritairement hindoue, de l'autre côté c'est le bouddhisme qui est omniprésent. Un temple dédié à une déesse locale, Kunzum La, s'élève en cet endroit, ainsi que des stûpas. Des drapeaux de prières multicolores flottent au vent. On peut voir aussi un mur de mani. Les mani sont des pierres sur lesquelles sont gravées des mantra (ou "formules sacrées"), dont le plus répandu est le très connu : "Om mani padme hum".

Qu'ils soient hindous ou bouddhistes, tous les conducteurs contournent par la droite l'ensemble des monuments et symboles religieux avant de poursuivre leur route.