Notre itinéraire en minibus et des randos à chaque étape. Arrivés de Delhi, nous avons fait un crochet par le Penjab, Amritsar, pour voir le Temple d'Or et assister à l'incroyable cérémonie nationaliste de la fermeture de la frontière à Wagah. Des tribunes sont disposées de part et d'autre de la frontière, d'un côté sont assis les Indiens, de l'autre côté les Pakistanais. Chacune des deux populations crie le plus fort possible en voyant ses soldats défiler, descendre les couleurs et fermer les portes. Nous avons appris par la suite que six mois plus tard, le 2 novembre 2014, un terrible attentat a eu lieu côté pakistanais perpétré par des talibans pakistanais causant la mort de 55 spectateurs venus assister au spectacle.
Après la frontière indo-pakistanaise, nous nous sommes rendus à Dharamshala, là où ont trouver refuge le Dalaï Lama et le gouvernement tibétain en exil. La ville est plutôt calme et sereine, en tout cas la ville haute, le quartier de Mac Leod Ganj, où se concentrent les réfugiés, les monastères et les bâtiments officiels. Mais quotidiennement, il y a aussi des manifestations et des appels à signer des pétitions contre l'occupant chinois au Tibet. On peut voir aussi sur de grands panneaux les portraits de ceux qui se sacrifient en s'immolant par le feu.
Nous avons été dans un village perché au-dessus de Dharamshala et Mac Leod Ganj, habité principalement par des Gaddi. Les Gaddi sont considérés comme une tribu, laquelle figure sur la liste des "tribus répertoriées" (scheduled tribes). Les tribus et castes défavorisées sont répertoriées et bénéficient d'un certain nombre d'avantages qui entrent dans le cadre d'une politique de promotion sociale. Par exemple les membres issus de ces communautés répertoriées peuvent bénéficier de places qui leur sont réservées à l'université ou dans l'administration.
Nous avons pu assister à un mariage. Les costumes traditionnelles ont été ressortis en cette occasion. Les Gaddi viendraient du Rajasthan. Ils auraient fui les invasions musulmanes et se seraient réfugiés dans la montagne. Les costumes et les bijoux des femmes semblent attester cette origine. Ils ressemblent fort à ceux que portent certaines femmes de castes et tribus du Rajasthan, dont les Lohar qui sont des forgerons ambulants.
Femmes Gaddi en costumes traditionnels
J'explique une phase de la cérémonie de mariage. Nous sommes chez le marié, sa famille reçoit des présents de la famille de la mariée. L'union aura lieu le lendemain dans le village où vit la famille de la promise. La famille du marié se rendra dans l'autre village en cortège.
Un collier de billets comme présent
Le marié, qui n'est pas encore en costume de cérémonie, s'est vu offrir une magnifique parure en argent.
Autre étape de la cérémonie : le marié est enduit d'huile et sera recouvert de farine afin qu'il ressemble à un sadhu (ou renonçant) couvert de cendres
Le marié est méconnaissable. Il s'est transformé en sadhu. Le sens de ce rituel : plutôt que de se marier, l'homme veut réaliser son idéal de renoncement et vivre de mendicité et de la chasse. Mais nous verrons que l'assemblée est là pour lui rappeler son devoir qui est d'abord de se marier et fonder une famille.
La foule, les femmes en particulier, viennent de dérober au jeune homme l'argent qu'il a mendié. Elles le font battre en retraite. Ce faisant, elles le font revenir dans le droit chemin, celui du mariage.
Les hommes expriment leur joie en dansant. Deux familles viennent de s'allier. Tout va bien. Le mariage n'est pas une affaire personnelle en Inde.
Puis nous nous sommes tournés de nouveau vers le bouddhisme en visitant un centre culturel, Norbulingka, implanté à Dharamshala, dont la finalité est de perpétuer l'artisanat bouddhique.
Représentation d'un bouddha et son environnement
Sourire de l'artiste